Aujourd’hui, la complémentarité dans le couple a fait place à l’égalité, et dans la grande majorité des cas les deux partenaires participent activement aux ressources du foyer.
Avec cette nouvelle équation égalitaire, de nouvelles questions sont apparues : qui gagne combien ? Qui va payer quoi ? Comment fonctionner de manière équilibrée ? Comment organiser les comptes ? Même dans les couples les plus aimants, toutes ces questions peuvent être sources de tensions et de disputes au quotidien.
L’idée n’est pas d’éviter ces disputes à propos de l’argent, mais plutôt de les mener de façon constructive pour faire progresser la relation vers plus d’équilibre et d’harmonie. Et permettre à chacun de mieux comprendre les divergences de l’autre afin d’en faire une force pour le couple.
Pour un quotidien apaisé et une relation plus épanouissante, CoMédiation vous livre 6 conseils d’économie conjugale.
1- Échanger, en parler, en discuter… le plus tôt possible !
Dans un couple, les conflits viennent souvent du fait qu’on se met en couple sans parler de l’organisation liée à l’argent. Les choses se font la plupart du temps sans réfléchir – On reproduit simplement des schémas qu’on connait : un compte commun, 2 comptes séparés, madame paye les courses, monsieur la maison…
Pourtant, les arbitrages financiers ne sont pas anodins ! Et peuvent avoir de lourdes conséquences à moyen ou long terme.
Par exemple, une mise en disponibilité pour les enfants va mettre la carrière entre parenthèses avec à la clef une perte immédiate de revenus mais aussi d’opportunités professionnelles rémunératrices.
En cas de séparation, les disparités économiques qui résultent des choix de gestion financière du couple peuvent placer le conjoint qui gagne le moins dans une situation de précarité alarmante…
Parler ouvertement d’argent avec son/sa partenaire est LE moyen d’éviter bien des tensions au quotidien, mais aussi des catastrophes ultérieures.
On ne le répètera jamais assez : la communication est primordiale dans une relation amoureuse. Et l’argent est un élément central dans la construction et l’épanouissement du couple. En parler est le signe d’un engagement conscient dans la relation à deux, dans le respect des besoins et des envies de chacun.
2- Comprendre ce que l’argent représente pour chacun
Cigale ou fourmi, anxieux ou insouciant… la façon de dépenser de son/sa partenaire peut être source d’incompréhensions. Pour éviter que cela ne dégénère en crispation profonde et en tension durable, il est important de comprendre l’origine du comportement de chacun des partenaires.
Nous avons tous une relation différente à l’argent, largement héritée de notre éducation mais aussi intimement liée à notre vécu. Et le couple est l’union de deux cultures familiales, parfois opposées en matière de dépenses.
Discutez avec votre partenaire des points suivants :
- Quelle valeur accordez-vous à l’argent : sert-il à vous faire plaisir ? Vous sentir en sécurité ? Avoir un statut social ? Vous assurer la liberté ?
- Dans quoi êtes-vous prêt à dépenser beaucoup d’argent : des vêtements de marque ou des aliments d’une qualité irréprochable ? Des équipements haut de gamme pour la maison ou des vacances inoubliables ? Un restaurant gastronomique en amoureux deux fois par an ou des soirées entre ami·e·s tous les mois ?
- Accordez-vous sur certaines dépenses : quel argent de poche donner aux enfants ? Quelle valeur pour un cadeau d’anniversaire ? Combien pour les étrennes ?
L’idée n’est pas d’être d’accord sur tout mais plutôt d’identifier les zones de frictions potentielles et ainsi éviter que les désaccords ne dégénèrent en disputes. Prendre un temps de réflexion et de partage sur l’histoire familiale et le rapport à l’argent de chacun permet de faire émerger pas mal de non-dits et d’assainir la relation. Le couple en ressortira renforcé.
3- Compte séparé ou compte commun ?
Il n’y a pas de formule idéale. Et certainement pas de bonne ou de mauvaise façon de faire ! Il y a des avantages et des inconvénients à tout combiner ou à tout garder séparément.
1 compte commun et 2 comptes séparés
Le compte joint permet d’établir une certaine indifférenciation dans un pot commun mis au service de la construction du couple et de la réalisation des projets de vie commune.
Le compte personnel quant à lui permet de garder un sentiment d’indépendance et offre à chacun une part de liberté et d’autonomie par rapport à ses dépenses : faire des cadeaux sans que l’autre en connaisse le montant, faire plaisir à qui bon nous semble, ou s’offrir quelque chose sans que l’autre soit systématiquement au courant.
Le « Tout en commun »
Le tout en commun, c’est la facilité : on ne calcule pas qui paye quoi ou combien – ce qui évite pas mal de discussions et des calculs parfois fastidieux !
Mais partager tout, c’est aussi partager les dettes et se donner mutuellement le pouvoir de contrôler les dépenses de l’autre. C’est un peu comme si on était placé sous la surveillance de son/sa partenaire constamment : on peut avoir à rendre des comptes pour certaines dépenses jugées inconséquentes, inadéquates, ou trop personnelles !
Chaque couple doit réfléchir pour trouver la meilleure façon de fonctionner, pour la relation mais aussi pour chacun individuellement.
4- Comment chacun souhaite contribuer aux dépenses communes ?
C’est une question centrale qu’il faut se poser concernant les finances, car la manière de répartir les frais est intimement liée au fonctionnement de couple dans lequel on se situe – ou dans lequel on souhaite se situer !
Est-ce qu’on est plutôt sur un mode égalitaire : on estime que chacun doit contribuer de la même manière – ou est-ce qu’on est plutôt dans un modèle plus traditionnel dans lequel c’est encore monsieur qui va être le pourvoyeur principal des ressources du ménage et l’activité de madame sera juste un complément ?
L’intérêt principal d’en discuter avec son/sa partenaire, c’est que chacun peut avoir en tête un modèle très différent sans que l’autre en soi conscient. Ce qui peut causer de grandes frustrations au sein du couple !
Il est primordial, par ailleurs, d’intégrer dans la participation de chacun tout ce qu’il apporte au foyer en dehors du monétaire et qui va faire économiser de l’argent au foyer : s’occuper des enfants, faire des réparations, soigner un parent dépendant … !
Chiffrer et valoriser la contribution de chacun (et notamment celle des femmes) à l’épanouissement et au bien-être global du couple et de la famille permet d’arriver à un arrangement à peu près équilibré et avec lequel aucun des deux partenaires ne se sentira floué.
5- Le budget doit évoluer au même rythme que la relation
Une vie de couple n’est ni linéaire, ni figée. Pour accompagner ses évolutions, il faut ajuster le budget dès que la situation professionnelle ou familiale change.
Tous les couples connaissent des cycles : mise en ménage à deux, arrivée du 1er enfant, du 3ème, promotion, achat d’une maison, chômage, maladie, recomposition familiale, retraite… À chacun de ces cycles, les rôles sont redistribués, et l’argent change de sens et de priorité.
Ces modifications peuvent être sources de tensions dans la relation : peur de ne pas arriver à faire face à l’augmentation des dépenses, frustration de devoir prioriser certains postes au détriment d’autres, modification de statut social… Et avant que le couple ne trouve un équilibre dans chacun de ces cycles, il va traverser une crise.
Discuter des questions financières à chaque étape, des valeurs et fonctions que chacun souhaite lui attribuer dans chaque situation, est primordial pour éviter que ces crises normales ne se transforment et se figent en crise pathologique – souvent dramatique pour le couple.
6- Anticiper une éventuelle séparation
De nos jours, 20% des couples ne franchissent pas les 5 ans de vie commune et 45% des mariages finissent par un divorce. Difficile dans ce contexte de ne pas se demander : « et si demain tout s’arrêtait » ?
Tout en mettant toute son énergie dans la réussite de la relation, il est possible de mettre en place des choses simples pour se prémunir en cas de rupture.
- Oubliez le « madame paye les couches et monsieur la maison » ! Les grosses dépenses (crédit immobilier, achat d’une voiture…) valorisées lors d’une séparation doivent être réparties également entre les 2 conjoints.
- Consignez tous les « apports » par écrit : vous effectuez vous-même les travaux d’agrandissement de la maison de votre conjoint·e ? Tout l’équipement de la maison vous vient de vos parents ? Tenez à jour un carnet de compte en consignant toutes ces contributions sans facture.
- Dans la mesure du possible, ne touchez pas à vos économies pour payer des dépenses courantes et essayez de vous constituer un petit capital pour faire face aux premiers mois si vous vous retrouvez seul·e.
Si rien n’a été mis en place pendant la vie commune, quand survient la séparation, les conséquences peuvent être désastreuses. Car ceux qui ne sont pas capables de faire le deuil psychologique de la relation se servent souvent de l’argent pour prolonger artificiellement le rapport qui n’existe plus.
Encore plus dans ces situations conflictuelles et tendues, la discussion, la communication, est la vraie voie vers l’apaisement. Un médiateur familial peut aider les couples à renouer un dialogue qui s’est rompu, prendre conscience de ce qui se joue lors d’une rupture douloureuse, et ainsi les amener à trouver des solutions équitables pour chacun.
L’argent ne déroge pas à la règle : pour éviter les conflits au sein du couple, il faut en discuter. Et le plus tôt possible ! Parler des questions financières avec son/sa partenaire est crucial pour désamorcer les problèmes avant qu’ils ne dégénèrent en conflits. Pour se donner les moyens de construire le couple selon les envies de chacun. De lui permettre d’être tout aussi solide qu’harmonieux au fur et à mesure de ses évolutions. Et aussi pour l’épanouissement personnel de chacun des partenaires.
Vous souhaiteriez fonctionner sur un mode plus égalitaire mais vous ne savez pas trop comment faire ni comment aborder la question avec votre partenaire ? Ne restez pas seuls face à ces difficultés. Prenez rendez-vous pour une première séance. Nous prendrons le temps de vous écouter, comprendre les difficultés auxquelles vous êtes confrontés et surtout voir comment nous pouvons vous aider concrètement.
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